Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/480

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d’être en retard. Le roi, après l’avoir un peu grondé, lui adressa la même question qu’aux autres. Il avait vu le coffre, il savait où il était, et c’est parce qu’il s’était arrêté à l’examiner qu’il se trouvait en retard. Aussitôt ordre fut donné à la baleine de partir, sous la conduite du petit poisson, et d’apporter le coffre. La baleine exécuta l’ordre de son roi, et apporta le coffre, sans peine. Trois autres poissons moins grands furent dépêchés pour l’aller déposer sur le rivage, aux pieds du prince. Celui-ci l’ouvrit, car il paraît que la clef se trouvait dans la serrure, et un loup énorme s’en élança aussitôt. D’un coup de cognée, dont il avait eu soin de se munir, le prince fendit la tête du loup et le tua roide. Puis, il lui ouvrit le ventre. Un lièvre s’en élança ; mais, il le saisit par les oreilles et lui ouvrit aussi le ventre, et la colombe lui glissa entre les mains et s’envola, en claquant des ailes : Klak ! klak ! klak ! klak ! ! — Comment faire ? car il n’avait pas de fusil. Il songea au vieil ermite qui lui avait dit qu’il était le maître de tous les animaux qui avaient des ailes, et il l’appela à son aide. L’ermite envoya aussitôt un épervier après la colombe, qui fut prise sans peine et remise entre les mains du prince. Celui-ci lui ouvrit le ventre, et y trouva l’œuf auquel était attachée la vie du Corps-sans-âme. Il le recueillit précieusement,