Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/51

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— Eh bien ! lui demanda sa sœur, en le voyant revenir seul, as-tu appris quelque chose ?

— Non vraiment, ma pauvre sœur : nous allions si vite, que le vent a fait tomber mon chapeau. Je dis à ton mari d’attendre un peu, pour me le laisser ramasser ; mais, il continua sa route, et je le perdis de vue. Quoi qu’il en soit, demain matin, je lui demanderai de me permettre de l’accompagner encore, et je ne dirai pas un seul mot, quoi qu’il arrive.

Quand le maître du château rentra, le soir, à son heure ordinaire, le jeune homme lui demanda de nouveau :

— Me permettrez-vous de vous accompagner encore, demain matin, beau-frère ?

— Je le veux bien ; mais, ne dis pas un seul mot, ou il t’arrivera encore comme ce matin.

— Je me garderai bien de parler, soyez-en sûr.

Ils partent donc encore de compagnie, le lendemain matin. Ils vont, ils vont... Le chapeau du frère de Marguerite tombe encore, mais, cette fois, dans une rivière, au-dessus de laquelle ils passaient, et il s’oublie encore et dit :

— Descendez un peu, beau-frère, pour que je ramasse mon chapeau, qui vient de tomber dans l’eau !

Et aussitôt il est encore déposé à terre (car ils voyageaient