Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/74

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Sa mère haussa les épaules, et lui tourna le dos.

Le lendemain matin, aussitôt le soleil levé, Yvonne se rendit, comme à l’ordinaire, à la grand’lande, avec ses vaches et ses moutons. Elle rencontra, au même endroit que la veille, le beau jeune homme, qui lui demanda encore :

— Eh bien ! mon enfant, voulez-vous être ma femme ?

— Je le veux bien, répondit-elle, en rougissant.

— Alors, je vais vous accompagner jusque chez vos parents, pour demander leur consentement.

Et il alla avec elle chez ses parents. Le père et la mère et les frères aussi furent étonnés de voir un si beau prince, et si richement paré, vouloir épouser la pauvre bergère, et personne ne songea à dire non.

— Mais, qui êtes-vous aussi ? demanda pourtant la mère.

— Vous le saurez, le jour du mariage, répondit le prince.

On fixa un jour pour la cérémonie et le prince partit, alors, laissant tout le monde dans le plus grand étonnement, et l’on s’occupa des préparatifs de la noce.

Au jour convenu, le prince vint, avec un gar-