Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/94

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Et les deux époux disparurent aussitôt.

Alors Yvon entendit un vacarme épouvantable, des cris, des imprécations, des hurlements, des grincements de dents, des bruits de chaînes... C’était à glacer le sang dans les veines.

—- Que signifie ceci ? demanda-t-il à son beau-frère.

— Ici, nous sommes à l’entrée de l’enfer ; mais, nous ne pouvons pas aller plus loin ensemble, car vous m’avez désobéi. Je vous avais bien recommandé de ne toucher et de n’adresser la parole à nul autre que moi, durant notre voyage, et vous avez parlé et touché aux deux arbres qui se battaient, au bord de la rivière. Retournez auprès de votre sœur, et moi, je vais continuer ma route. Je rentrerai à mon heure ordinaire, et alors, je vous mettrai sur le bon chemin pour retourner chez vous. »

Et Yvon s’en retourna au Château de Cristal, seul et tout confus, pendant que son beau-frère continuait sa route.

Quand sa sœur le vit revenir :

— Te voilà déjà de retour, mon frère chéri ? lui dit-elle.

— Oui, ma sœur chérie, répondit-il, tout triste.

— Et tu reviens seul ?

— Oui, je reviens seul.