Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/99

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nier, ce n’est pas l’aumône que je cherche, mais bien un parrain pour mon dernier enfant, qui vient de naître, et je n’en trouve point.

— Pourquoi donc cela ? demanda le roi.

— C’est que, sire, j’ai déjà fait faire vingt-cinq baptêmes, et tous mes voisins ont été compères chez moi. Je trouve bien une commère.

— Eh bien ! reprit !e roi, retournez chez vous ; venez à l’église avec l’enfant et la marraine, et je serai le parrain, moi.

Et le vieux charbonnier s’en retourna à sa hutte, tout joyeux. On avertit la marraine, et ils se rendirent à l’église avec l’enfant. Le roi y était déjà à les attendre.

Quand le baptême fut terminé, le parrain donna mille écus au père pour élever son filleul et l’envoyer à l’école. Il lui donna encore une moitié de platine pour remettre à l’enfant, qui la lui rapporterait quand il aurait atteint l’âge de dix-huit ans. Puis il partit.

L’enfant avait été nommé Charles.

A l’âge de sept ou huit ans, on envoya Charles à l’école, et il apprenait tout ce qu’il voulait. Parvenu à l’âge de dix-huit ans, son père lui remit la moitié de platine et lui dit d’aller voir son parrain, le roi de France, à sa cour, à Paris. Le jeune homme partit, monté sur un beau cheval, et ayant dans sa poche sa moitié de pla-