Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/104

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Quand la princesse se coucha, sa bague au doigt, elle fut bien étonnée et tout effrayée de trouver un homme à côté d’elle, dans son lit. C’était Congar, qui lui dit, pour la rassurer et l’empêcher de crier :

— Je suis celui qui vous a délivrée du magicien et j’étais tout à l’heure à votre doigt, sous la forme d’un anneau d’or. Le magicien me poursuit, sans relâche. Il a rendu la santé à votre père, et, pour prix de ce service, il demande l’anneau que vous avez au doigt. Vous promettrez de le lui donner, mais, à la condition qu’on vous permettra de le passer vous-même au doigt du médecin. Au lieu de le lui passer au doigt, vous le laisserez tomber à terre : ne vous inquiétez pas du reste, et tout ira bien, si vous suivez ponctuellement mes instructions.

La princesse promit.

Le lendemain matin, le vieux roi fit appeler sa fille dans sa chambre et lui dit, en lui montrant le magicien, déguisé en médecin :

— Voici, ma fille, l’homme qui m’a rendu la santé, quand tous les médecins du royaume ne pouvaient rien contre mon mal ; pour toute récompense d’un si grand service, il ne demande que cet anneau d’or que vous avez au doigt, et vous ne le lui refuserez pas, sans doute.

— Non, certainement, mon père, répondit la