Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/122

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dessus du manoir, depuis quelque temps, comme d’un oiseau gigantesque qui passerait ?

— Ma fille, c’est le docteur Coathalec qui passe, avec son valet d’écurie, pour aller faire sa cour à la fille du roi d’Angleterre.

— Le docteur Coathalec ? J’ai souvent entendu parler de lui, et je voudrais bien le voir.

— Rien n’est plus facile, ma fille, et je le ferai descendre, ce soir même, pour vous faire plaisir.

C’est vers minuit que le docteur Coathalec passait ordinairement. Le docteur Coatarstang se mit à sa fenêtre, et quand il le vit traverser l’air, avec son valet d’écurie, il lui cria :

— Hé ! confrère, docteur Coathalec, où allez-vous ainsi ? Descendez donc, un peu, pour nous souhaiter le bonsoir ; ce n’est pas bien à vous de passer ainsi, toutes les nuits, au-dessus de mon manoir, sans vous arrêter un peu, pour causer. Entre gens du même métier, on se doit plus d’égards, morbleu ! Descendez une minute seulement,

— Je n’en ai pas le temps, à présent, je suis pressé ; ce sera pour quand je retournerai, répondit le docteur Coathalec. Et il étendit sa baguette blanche vers la fenêtre où était son confrère, prononça quelques paroles, et aussitôt la tête du docteur Coatarstang s’enfla subitement et devint