Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/181

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que je dise à votre mari pour quel prix je l’ai cédé.

— A quoi bon ? En tout cas, ne lui parlez que de l’argent.

— Non, je lui dirai tout.

— Gardez, alors, et votre sifflet et l’argent, et ne dites rien.

Et elle s’en retourna, fort mécontente. Sa fille et la servante s’empressèrent de lui demander :

— Eh bien ! avez-vous le sifflet ?

Et comme elle ne répondit pas, elles sourirent. La châtelaine alla trouver son mari et lui dit :

— Ce jeune garçon doit être magicien ; il a un petit sifflet en argent, avec lequel il rassemble les perdrix dans sa cage, comme il veut. Il faut que vous obteniez de lui de vous céder ce sifflet, à quelque prix que ce soit. Allez le trouver, demain, sur la lande, emportez beaucoup d’argent, six cents écus au moins, et ne revenez pas sans le sifflet.

Le lendemain, vers midi, le châtelain se rendit donc à la grande lande, portant un sac de six cents écus, sur son bras gauche.

— Eh bien ! mon garçon, dit-il à Laouic, tes perdrix sont-elles toujours faciles à garder ?

— Oh ! tout à fait faciles, maître, je les mène comme je veux.