Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/184

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— C’est bien ; sois prêt pour après dîner, devant tous les gens de ma maison réunis.

— Je serai prêt, n’en doutez pas, monseigneur. Vers deux heures, tous les gens du château, maîtres et serviteurs, étaient réunis dans la grande salle. Le seigneur jeta un grand sac aux pieds de Laouic, en lui disant :

— Remplis-moi ce sac de vérités.

— A l’instant, répondit-il.

Puis, se tournant vers la servante qui lui avait porté son dîner, le premier jour, sur la grande lande, il lui demanda :

— N’est-il pas vrai, servante jolie, que, lorsque vous m’avez apporté à dîner, sur la grande lande, vous avez voulu avoir mon petit sifflet d’argent et m’avez donné, en échange, cent écus et...

— C’est bien vrai ! interrompit vivement la servante.

— Première vérité ! Entrez dans ce sac. — Et il la mit dans le sac.

Puis, s’adressant à la fille du châtelain :

— N’est-il pas vrai, Mademoiselle, que vous êtes aussi venue me voir, sur la grande lande, et que vous m’avez donné pour mon sifflet deux cents écus et...

— C’est vrai ! N’achevez pas, dit-elle vivement.

— Seconde vérité ! Entrez dans mon sac.