Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oh ! nulle part ; il est unique au monde.

— Si vous vouliez me le vendre, alors, je vous le payerais bien.

— Que voulez-vous m’en donner ?

— Cent écus.

— Donnez les cent écus et il est à vous, à la condition pourtant que vous le rendrez à qui il appartient, la princesse du château d’or, si jamais elle vient vous le réclamer.

L’hôtelier accepta, pensant bien que le pain ne serait jamais réclamé par la princesse du château d’or.

Luduenn se remit en route. Il s’arrêta, vers le coucher du soleil, dans une seconde hôtellerie, au bord de la route, et vendit aussi à son hôte, pour deux cents écus, le pot de vin inépuisable qu’il avait emporté du château d’or. Puis, il marcha et marcha, et arriva enfin au pays des Saxons. Il va chercher ses frères à l’hôtel où il les avait laissés. On lui en donne de mauvaises nouvelles. Après avoir follement dépensé tout leur argent, ils s’étaient faits voleurs. Ils avaient été pris et enfermés en prison, en attendant qu’on les mît à mort.

Mais, le roi avait une guerre terrible avec l’empereur de Russie, et il avait fort à faire et ne songeait plus à ses prisonniers.

Luduenn résolut d’aller trouver le roi pour lui offrir ses services.