Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/210

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— Être logés pour la nuit, s’il vous plaît, mon petit camarade et moi.

— Entrez, lui dit le portier, vous serez logés, car mon maître est charitable.

Il mangea, à la cuisine, avec les domestiques, puis il alla se coucher à l’écurie, avec les garçons d’écurie et les charretiers, emmenant avec lui son coq.

Dans ce pays-là, il fallait aller chercher le jour, tous les matins ; si bien que, du grenier où il était avec son coq, Goulven entendait la conversation des garçons d’écurie et des charretiers. Ils se disaient :

— Demain matin, nous aurons encore du mal à aller chercher le jour. Graissons bien l’essieu, pour que la charrette roule plus facilement, et qu’elle ne se brise pas encore, comme l’autre jour, car voilà bien des charrettes cassées déjà et bien des chevaux crevés, et le maître n’est pas content et dit que nous le ruinerons.

— Oui, graissons bien l’essieu, avant de nous coucher.

Goulven écoutait, tout étonné de ce qu’il entendait, et, comme le seigneur et les domestiques lui avaient dit, en examinant son coq, qu’ils n’avaient jamais vu d’oiseau pareil, il lui vint l’idée d’en tirer parti, et il cria aux garçons d’écurie et aux charretiers : — Ne vous donnez