Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/211

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pas tant de mal et ne vous inquiétez de rien, mes amis, je me charge de votre besogne.

— Vous vous chargez, vous, d’aller tout seul chercher le jour de demain ?

— Oui, moi et mon compagnon.

— Mais, malheureux, si vous ne l’amenez pas, ou que vous arriviez seulement en retard, le maître vous fera pendre sur-le-champ.

— Laissez-nous faire, vous dis-je, et allez vous coucher tranquillement.

Là-dessus, les garçons d’écurie et les charretiers se couchèrent, sans graisser la charrette ni faire les préparatifs ordinaires.

Le coq chanta, sur le grenier, vers les trois heures du matin.

— Qu’est cela ? s’écrièrent les charretiers et les garçons d’écurie, réveillés par ce chant, qu’ils ne connaissaient pas.

— Ce n’est rien, répondit Goulven, ne vous dérangez pas ; mon camarade dit seulement qu’il va partir pour chercher le jour.

Et ils se rendormirent.

Vers les quatre heures, le coq chanta encore, et ils se réveillèrent de nouveau et crièrent :

— Qu’est-ce ? qu’est-ce encore ?

— C’est mon camarade qui vous annonce qu’il arrive avec le jour, répondit Goulven ; levez-vous et voyez !