Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/214

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de son étonnement. Il appela Goulven, et lui dit :

— Les charrettes qu’on me brise, les chevaux qu’on me crève à aller, chaque matin, chercher le jour, sont une ruine pour moi ; si tu veux me vendre ton petit animal, tu me rendras un grand service ; qu’en demandes-tu ?

— Mille écus, répondit Goulven, et rester avec lui au château, bien nourri, bien vêtu et n’ayant rien autre chose à faire que me promener où je voudrai.

— C’est entendu, dit le seigneur.

Et Goulven vécut alors au château, le plus heureux des hommes, n’ayant rien à faire, tous les jours, que manger, boire, dormir et se promener. Le Coq, de son côté, ne manquait jamais de ramener le jour, à son heure, et l’on était très satisfait de leurs services.

Goulven fit aussi la cour à la fille du seigneur, qui l’avait remarqué, parce qu’il était beau garçon, et ayant agi avec elle comme nous avons vu Yvon le faire plus haut, il s’enfuit aussi, quand il sentit que le moment en était venu, en emportant d’abord les mille écus qu’il avait eus du Coq, puis de beaux cadeaux, qu’il avait reçus de la demoiselle, et qu’il chargea sur le meilleur cheval de l’écurie du seigneur.

Sur les trois frères, en voilà donc deux qui se