Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/258

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tées de fagots, puis on y mit le feu, et les géants et les géantes furent réduits en cendres.

Bihanic se maria alors à la princesse, et il l’avait bien mérité !

Sa mère et ses deux frères furent aussi de la noce, puis ils restèrent à la cour, et ils vécurent tous heureux ensemble.

Les fêtes et les festins durèrent quinze jours entiers, et je pense qu’il y avait là autre chose que des pommes de terre cuites à l’eau et de la bouillie d’avoine, qui font mon régal de tous les jours.


Conté par une vieille mendiante, de Plouaret. —
Décembre 1868.


Ce conte rappelle le Petit Poucet de Perrault. Dans Perrault, le Petit Poucet se fait remettre par l’Ogresse les bottes de sept lieues de l’Ogre et tout ce qu’il a vaillant, dans son château. Ici, le héros lui enlève le Dromadaire, l’Escarboucle et le Perroquet Sorcier, par son courage, son adresse et son industrie, et je crois que c’est là la forme primitive. Le géant Goulaffre, de mon recueil de Contes Bretons (Quimperlé, Clairet, 1870), est une version de ce même conte, avec des variantes curieuses.

Le Perroquet Sorcier me semble une forme de l’Oiseau de la Vérité, que l’on trouve dans d’autres contes bretons, et même de La Princesse aux Cheveux d’Or, dont la vue seule suffit pour guérir et rajeunir le vieux roi. A comparer encore avec le conte des Mille et une Nuits : Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette, etc.