Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous la fenêtre de la jeune fille, mais, elle ne reconnut aucun d’eux pour son sauveur. Elle en était fort contrariée, lorsqu’on vit arriver, après tous les autres, un cavalier inconnu, monté sur un superbe cheval couleur de la lune. Il passa avec la rapidité de l’éclair.

— C’est lui ! c’est lui ! arrêtez-le ! cria la demoiselle, dès qu’elle le vit.

Mais, le cavalier fit sauter son cheval par dessus le mur de la cour, et disparut. Tout le monde en était étonné, et la demoiselle ne pouvait se consoler de le voir lui échapper de la sorte.

Un paysan Cornouaillais, qui était arrivé le premier au but, réclamait la récompense promise. Mais, il fut décidé que l’épreuve recommencerait, le lendemain.

Le soir venu, le pâtre Robardic rentra, comme d’habitude, avec son troupeau, et personne ne fit attention à lui.

Le lendemain matin, il retourna au bois, avec ses bœufs et ses vaches ; mais, les abandonnant aussitôt, puisqu’il n’avait plus rien à craindre du sanglier, il alla au vieux château et prit, cette fois, le cheval, le chien, l’épée et l’armure couleur des étoiles ; puis, il se rendit aux courses. Quand il arriva, tout le monde avait déjà passé sous les fenêtres de la demoiselle. Dès qu’elle le vit venir, elle cria : — Le voilà ! le voilà ! arrêtez-le !