Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/327

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— C’est fort bien, répondit le roi.

On lui apprit l’exercice, à faire des armes, et elle faisait des progrès si rapides, qu’elle monta vite en grade. Au bout d’un an, elle était capitaine.

Un jour que l’on passait une grande revue, dans la cour du palais du roi, et que la reine y assistait, à son balcon, elle remarqua le jeune officier, et lui trouva si bonne mine et une tournure si distinguée, qu’elle voulut l’avoir pour page. Elle le demanda au roi, qui le lui accorda volontiers. On l’appelait à l’armée le capitaine Lixur.

Le beau page suivait partout la reine. Souvent, elle lui faisait chanter des chansons ou conter des contes de son pays, et elle y prenait beaucoup de plaisir. Elle devint amoureuse de son page, et lui tenait souvent de tendres propos et le regardait d’un air langoureux ; mais, le jeune officier feignait de n’y rien comprendre. Les courtisans et les dames de la cour ne tardèrent pas à devenir jaloux de la faveur dont il jouissait, et ils cherchèrent à se débarrasser de lui. Ils délibérèrent sur la manière dont il fallait s’y prendre, et il fut convenu que l’on dirait au roi que le capitaine Lixur s’était vanté d’être capable de tuer le sanglier du bois voisin, qui causait tant de ravages dans le pays.