Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/38

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— Dites-moi comment il faut s’y prendre, et je tenterai l’aventure, arrive que pourra.

— Eh bien ! rendez-vous au château, par cette belle avenue de chênes, dont chacun est un prince enchanté. Vous ne rencontrerez aucun obstacle. Vous trouverez partout les portes ouvertes. Visitez toutes les chambres, qui sont à la file les unes des autres. Les portes se fermeront d’elles-mêmes après vous, à mesure que vous passerez d’une chambre dans une autre. Vous ne verrez nulle part âme qui vive, mais, des tables servies de mets délicieux, des monceaux d’or, de pierres précieuses, de perles superbes, de parures et de vêtements magnifiques. Ne touchez à rien de tout cela.

— J’ai pourtant faim, et une table bien servie, comme vous dites, sera de nature à me tenter.

— Ne touchez à rien, vous dis-je, ou vous êtes perdu ; regardez seulement, tant qu’il vous plaira, et marchez toujours droit devant vous. En quittant la dernière chambre, vous entrerez dans un beau jardin rempli de belles fleurs et d’oiseaux chantants, et parmi les fleurs, se promènera la fille du roi d’Espagne, la merveille la plus rare qu’éclaire la lumière du soleil, et que le magicien, caché au sein d’un tourbillon de vent, a enlevée, au milieu de ses compagnes, dans le jardin de son père. Si vous pouvez lui plaire, tout ira bien,