Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/401

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fils ! lui criaient encore son père et sa mère, de loin.

— Je vous le promets, rassurez-vous à ce sujet, répondit Fanch, un peu intrigué d’une recommandation si pressante.

— Mon père et ma mère, dit-il à son compagnon de route, ont, sans doute, peur que je me noie.

Et il n’y pensa plus.

Ils traversèrent toute la Cornouaille, s’arrêtant où bon leur semblait, puisqu’ils ne manquaient ni d’argent ni de temps, et arrivèrent à Vannes. De là, ils se dirigèrent sur Paris. Comme ils traversaient, un jour, une grande lande, ils trouvèrent sur leur passage un cheval mort, une charogne, que se disputaient un loup, un épervier et un bourdon. Ces trois animaux ne pouvaient pas s’entendre et se repaître en paix, bien qu’il y eût là de quoi les satisfaire tous les trois, et même au delà. Le loup chassait l’épervier, qui lui donnait des coups de bec dans les yeux, et le bourdon, inquiété par l’épervier, le piquait et le tourmentait aussi, comme il pouvait. C’étaient des cris et des hurlements terribles. Les deux voyageurs s’approchèrent.

— Comment, mes pauvres bêtes, ne pouvez-vous pas vous entendre, puisqu’il y a de quoi vous contenter tous les trois, et même au delà ? leur dit Fanch.