Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/408

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Il avait grand appétit, ayant distribué toutes ses provisions aux oies et aux fourmis ; aussi, fatigué d’attendre, il se leva, en disant :

— Arrive que pourra, il faut que je mange ! Et il débrocha le mouton, le mit sur la table et l’entama, sans compliment. Il trouva aussi du vin, et il soupa on ne peut mieux. Comme il était toujours seul, il fut bientôt pris de sommeil. Alors, une main invisible prit la lumière, sur la table, et s’avança vers l’escalier. Fanch n’était pas peureux : il se leva et suivit la lumière. Celle-ci le conduisit dans une belle chambre, où il y avait un excellent lit de plume. Fanch se déshabilla, se coucha et dormit tout d’un somme, jusqu’au lendemain matin.

Dès que le soleil fut levé, il fut réveillé par une voix criarde et tremblante qui disait :

— Hé ! mon fils, ce n’est pas tout de venir manger, boire et dormir ainsi tranquillement dans mon château ; et le travail ? Il faut travailler, ici !

Il ouvrit les yeux, et vit une petite vieille, courbée sur un bâton, et dont les dents, longues et pointues, ressemblaient à celles d’un râteau.

— De quel travail parlez-vous donc, grand’-mère ? lui demanda Fanch, sans s’émouvoir.

— Lève-toi ! lève-toi, vite, et je te le ferai voir.