Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/414

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— Le travail est terminé, grand’mère.

— Quoi, déjà, mon fils ? Je crains bien que ce ne soit mal fait ; il faut que j’aille voir.

Et elle monta au grenier, examina minutieusement les trois tas, et ne put trouver, dans aucun d’eux, deux grains d’une espèce différente. Elle en fut fort étonnée.

— C’est parfait, mon fils, dit-elle à Fanch ; tu peux, à présent, aller te promener dans les jardins du château, jusqu’à ce que je t’appelle, pour dîner.

Fanch alla donc se promener dans les jardins, et bientôt la vieille l’appela pour dîner, après quoi, il alla encore se promener. Le soir, quand il rentra, la seconde vieille avait disparu, comme la première ; mais, la table était servie, et c’était l’important pour lui. Il soupa, à son aise, puis il monta à sa chambre à coucher, toujours précédé par une lumière portée par une main invisible.

Le lendemain matin, il fut réveillé par une troisième vieille, plus petite et plus laide encore que les deux autres. Elle lui cria aussi :

— Allons, mon fils, debout ! debout, vite ! Ce n’est pas le tout de manger, de boire et de dormir à son aise, dans mon château, il faut aussi travailler I Debout donc, et au travail !

— Quel travail donc, grand’mère ? lui demanda Fanch, tranquillement.