Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/424

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de lui permettre de revenir un peu sur la terre, pour voir le soleil radieux, et respirer l’air d’en haut. Mais, ce fut toujours en vain. Au bout des deux ans de séjour dans sa grotte, un jour, il la priait encore instamment, et comme elle se montrait insensible à ses prières, il lui dit :

— Elevez-moi, seulement un instant, au-dessus de l’eau, sur la paume de votre main, afin que je puisse, une dernière fois, voir la terre, ma patrie !

La Sirène crut pouvoir lui accorder cela, sans danger, et elle le leva au-dessus de l’eau, sur la paume de sa main. Alors Fanch souhaita, bien vite, de devenir épervier ; ce qui fut fait sur-le-champ, et il s’éleva en l’air, bien haut.

La Sirène, furieuse, souleva des vagues énormes vers le ciel ; mais, ce fut inutilement, elles ne pouvaient atteindre à la hauteur où était l’épervier. Celui-ci se dirigea, sans perdre de temps, vers Paris, et, parvenu aux portes de la ville, il descendit à terre et redevint homme. Quand il entra dans la ville, il n’y était question partout que du mariage du prince turc avec la fille du roi ; la noce devait avoir lieu, le lendemain même.

— Je croyais la princesse mariée ? dit Fanch à un homme qui pérorait, au milieu d’un groupe, détaillant le programme des fêtes.