Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/430

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terre inconnue d’eux. C’était une île. Comme ils y cherchaient quelque habitation, ils arrivèrent devant un vieux château ceint de hautes murailles. Mais, ils avaient beau tourner autour, ils ne trouvaient pas de porte. Comment foire pour y entrer ? Ils étaient bien embarrassés. Alors, le plus jeune des trois, qui avait nom Bihanic (le petit), grimpa sur un grand chêne, qui était contre le mur, puis, se glissant le long d’une branche, il descendit dans un grand jardin, rempli de belles fleurs et de fruits de toute sorte. Une fois dans le jardin, il jeta des poires, des pommes, des oranges, et des pêches à ses frères, par-dessus le mur. Après quoi, et quand il en eut mangé lui-même son content, il voulut aussi visiter l’intérieur du château. Les portes en étaient grandes ouvertes et il entra. Il arriva dans la cuisine et n’y trouva personne. Mais, il vit un bœuf entier qui cuisait à la broche, et sur la table, il y avait un tas de miches de pain blanc tout frais. Il en prit quelques-unes et se hâta de les aller jeter à ses frères, par-dessus le mur. Puis, il revint à la cuisine, coupa une tranche de bœuf et se mit à la manger, tranquillement, comme s’il eût été chez soi. Tôt après, il entendit quelqu’un qui descendait, lentement et lourdement, l’escalier de pierre, comme s’il avait un poids de deux cents livres à chaque pied. Il se cacha vite sous la table