Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/48

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instruit son enfant, à sa guise. La fille était plus intelligente que le garçon et apprenait facilement tout ce qu’on lui montrait. On leur enseignait des choses épouvantables.

La magicienne n’aimait pas le garçon, qui se nommait Arzur, et ne lui voulait aucun bien. La fille avait nom Azénor.

Azénor aimait son frère, et elle lui dit un jour :

— Nous sommes frère et sœur, mais, nous ne sommes pas les enfants du maître et de la maîtresse de ce château. Le magicien, un jour qu’il chassait dans la forêt, nous y a trouvés qui tétions une biche, et il nous amena à sa femme. La magicienne ne t’aime pas, et elle ne cherche qu’à se débarrasser de toi. Elle t’imposera des épreuves très difficiles et des travaux, que tu devras accomplir, sous peine de mort. Ne t’en effraie pas trop, mais, fais de tout point ce que je te dirai, et je te tirerai d’embarras ; j’ai étudié ses livres de magie, et j’en sais déjà plus long qu’elle. Demain, elle t’enverra abattre un bois de plus de cent journaux de terre, avec une cognée de bois ; bien plus, tu devras faire des cuillères avec tout le bois, et en avoir fini avant le coucher du soleil, autrement, tu seras mis à mort. Mais, rassure-toi : prends cette baguette, et, quand tu seras dans le bois, il te suffira d’en frapper le tronc d’un vieux