Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/65

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de belles fleurs aux parfums délicieux et des fruits exquis de toute sorte : un vrai paradis terrestre. Azénor dit à Arzur qu’il pouvait s’y promener et chasser à loisir (car le gibier y abondait), mais, qu’il ne devait jamais en sortir, ou il lui arriverait malheur.

Ils passèrent quelque temps dans ce château, heureux et ne manquant de rien.

Mais, un jour, Arzur franchit la clôture du jardin, malgré la défense de sa sœur, et aussitôt il s’enfonça dans une fondrière, jusqu’aux aisselles, sans pouvoir en sortir.

Le château disparut aussitôt.

Sa sœur accourut à ses cris, et le retira de la fondrière.

Et le château reparut alors.

Mais, à partir de ce moment, Arzur perdit complètement la mémoire du passé ; il ne se rappelait plus ni leur séjour dans le château du magicien, ni la fuite et la poursuite, avec ses émouvantes péripéties. Il oublia même qu’Azénor était sa sœur et voulut l’épouser ; et il la poursuivait de ses instances, ce dont elle était très peinée.

Un jour, les deux fils du roi, étant à la chasse, dans le bois, se trouvèrent devant le château d’Azénor, et furent bien étonnés.

— Qu’est-ce que c’est que ce château-là et qui