Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/101

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menant joyeuse vie. A force d’aller toujours devant lui, il finit par arriver à Londres. Il descendit dans un des meilleurs hôtels de la ville. Jusqu’alors, il avait conservé ses habits de soldat ; mais, à partir de ce moment, il s’habilla en Monsieur. Il dépensait beaucoup, faisait bonne chère, jouait, avait des maîtresses et ne se refusait aucun plaisir.

Cependant, à force de mener ce train, l’argent finit par lui manquer. Il fit alors des dettes. Quand il dut à son hôte une somme qui commençait à alarmer celui-ci, d’autant plus qu’il s’apercevait que d’autres créanciers venaient tous les jours réclamer, à son hôtel, et qu’ils s’en retournaient tous mécontents, on lui présenta son compte. Voilà notre homme bien embarrassé. En fouillant les poches de son vieil habit de soldat, pour voir s’il n’y retrouverait pas quelque pièce d’or oubliée, il sentit quelque chose, dans la doublure.

— Si c’était un rouleau d’or ! se dit-il.

Il déchira, vite, la doublure, et fut bien étonné d’y retrouver le flambeau de l’Homme de fer, dont la perte l’avait tant contrarié.

— Je suis sauvé ! s’écria-t-il aussitôt ; la vieille m’a dit que celui qui posséderait ce flambeau verrait tous ses désirs accomplis, aussitôt que formés ! Voyons donc.