Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/140

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Le lendemain matin, en s’éveiilant, elle se trouva encore seule. Elle se leva et alla chercher des coquillages, parmi les rochers, pour son déjeûner ; puis, toute la journée, elle parcourut l’île et n’y rencontra aucune habitation ni aucun être humain. Le soir, elle rentra dans sa grotte et y dormit encore, tranquille ; et ainsi de suite, les jours suivants.

Quand le temps fut venu, elle accoucha d’un... petit chat. Grande fut sa douleur, quand elle vit l’être à qui elle avait donné le jour ; mais, elle finit par se résigner, en disant :

— Puisque c’est la volonté de Dieu !

Et elle éleva et soigna son petit chat, comme elle l’aurait fait d’un enfant.

Un jour, qu’elle se plaignait de son sort et pleurait, elle fut bien étonnée d’entendre le chat prendre la parole, dans le langage des hommes, et lui parler de la sorte :

— Consolez-vous, ma mère, j’aurai soin de vous, à mon tour, et je ne vous laisserai manquer de rien, ici.

Et le chat prit un sac, qui se trouvait dans un coin de la grotte, le mit sur son épaule et sortit. Il parcourut toute l’ile, et découvrit un château et y entra. Les habitants du château furent bien étonnés de voir un chat qui marchait droit sur ses deux pieds de derrière et portait un sac sur