Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/180

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sous prétexte de demander de l’eau, pour se désaltérer. Ils ne virent qu’une vieille femme, aux dents longues comme le bras, et dont la langue faisait neuf fois le tour de son corps. Effrayés à cet aspect, ils voulurent s’enfuir, quand la vieille leur dit :

— Que désirez-vous, mes enfants ?... Avancez, et n’ayez pas peur, comme cela ; j’aime beaucoup les enfants, surtout quand ils sont gentils et sages, comme vous.

— Nous voudrions un peu d’eau, s’il vous plaît, grand’mère, répondit l’aîné, qui se nommait Goulven.

— Certainement, mes enfants, je vais vous donner de l’eau toute fraîche et claire, que j’ai été puiser, ce matin, à ma fontaine. Mais, avancez donc, et ne craignez rien, mes pauvres chéris.

Et la vieille leur donna de l’eau, dans une écuelle de bois, et, pendant qu’ils buvaient, elle les caressait, et prenait dans ses mains les boucles de leurs cheveux blonds et frisés, et, quand ils voulurent partir, elle leur dit :

— A présent, mes enfants, il faudra aussi me payer le petit service que je vous ai rendu.

— Nous n’avons pas d’argent sur nous, grand’mère, répondirent les enfants, mais, nous en demanderons à notre sœur, et vous l’apporterons demain.