Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/182

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comme elle l’avait promis. Elle trouva Lévénès et ses frères dans le jardin.

— Vous savez, sans doute, pourquoi je viens } dit-elle à Lévénès.

— Oui, mon frère m’a tout raconte, répondit la jeune fille.

— Et vous voulez bien que je devienne votre belle-sœur ?

— Non, cela ne peut pas être.

— Comment, non ? Mais vous ne savez donc pas qui je suis, et ce dont je suis capable ?

— Je sais que vous pouvez nous faire beaucoup de mal, à mes frères et à moi ; mais, vous ne pouvez pas me faire consentir à ce que vous me demandez.

— Songez-y bien, et revenez vite sur cette sotte résolution, pendant qu’il en est temps encore, ou malheur à vous ! cria la sorcière, furieuse, et les yeux brillants comme deux charbons ardents.

Les neuf frères de Lévénès tremblaient de tous leurs membres ; mais, elle, calme et résolue, répondit à ces menaces :

— C’est tout songé, et je n’ai rien à changer à ce que j’ai dit.

Alors, l’horrible vieille tendit vers le château une baguette qu’elle tenait à la main, prononça une formule magique, et aussitôt le château