Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/201

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et une voix, qu’il reconnut pour être celle de sa seconde sœur, demanda :

— Qui est là ?

— C’est moi, répondit-il, qui viens te voir, ma sœur chérie ; ouvre-moi, vite.

— Comment ! c’est toi, mon frère chéri ! Que je suis donc heureuse de te voir !

Et elle lui ouvrit la porte, et ils s’embrassèrent tendrement.

Malo entra dans le château, et mangea et but, car il avait grand’faim. Puis, comme il paraissait vouloir passer quelques jours chez sa sœur, celle-ci lui dit :

— J’aurais été bien heureuse, frère chéri, de te voir passer quelques jours avec moi, dans ce château, mais, hélas ! cela ne se peut pas, sans grand danger pour ta vie. Le géant, mon mari, est parti depuis ce matin, comme tous les jours, pour la chasse aux hommes, car c’est là à peu près sa seule nourriture, et quand il rentrera, ce soir, je crains qu’il ne veuille te manger toi-même, surtout si sa chasse n’a pas été bonne.

— Ah ! ton mari aussi mange des hommes ? N’importe, je voudrais le voir. Cache-moi quelque part d’où je le verrai, sans être vu de lui ; derrière ces tonneaux que voilà, par exemple.

— Eh bien ! oui, cache-toi, vite, derrière ces tonneaux, car voici l’heure où il a coutume de rentrer.