Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/233

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Et il alla se coucher, là-dessus.

Le lendemain matin, il retourna à la lande, toujours accompagné du chien, et cette journée se passa comme la précédente. Quand il voulait se reposer un peu, le chien lui montrait les dents, et il fallait se remettre au travail. A midi, la même servante vint encore avec deux écuellées de soupe : l’une, de pain blanc, pour le chien, et l’autre, de pain noir, pour Janvier. Au coucher du soleil, le chien et le valet revinrent ensemble au château. Janvier était fatigué et avait faim. A peine avait-il entamé son écuelle, que les enfants se mirent encore à crier :

— J’ai envie de faire pipi, disait l’un ; j’ai envie de faire caca ! disait l’autre.

Janvier ne faisait pas semblant de les entendre.

— Allons ! Janvier, lui dit le seigneur, faites votre devoir, accompagnez les enfants dehors ; vous ne les entendez donc pas ?

— Je les entends bien, et dans un instant, quand j’aurai mangé un peu...

— Non, non, tout de suite ! tout de suite ! Et il lui fallut sortir, à l’instant.

— Vite ! allons, vite, petits ! disait-il aux enfants.

Mais, il eut beau les presser, quand il rentra, le souper était encore terminé, et il ne restait plus