Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/244

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Et il fit si froid, cette nuit-là, que l’eau gelait sur le feu.

Mais le Roitelet n’était pas où il gelait, et l’Hiver, le retrouvant, le lendemain matin, gai et chantant, lui demanda :

— Où donc étais-tu, la nuit dernière ?

— Dans l’étable aux bœufs, répondit-il.

— Bon ! tu auras de mes nouvelles, cette nuit, sois-en sûr.

Et il fit si froid et il gela si dur, cette nuit-là, que la queue des bœufs colla à leur derrière. Mais, le Roitelet sautillait et chantait encore, le lendemain matin, comme au mois de mai.

— Comment ! tu n’es pas encore mort ? lui demanda l’Hiver, étonné de le revoir ; où donc as-tu passé la nuit ?

— Près des nouveaux mariés, dans leur lit.

— Voyez donc où ! Qui aurait songé à l’aller chercher là ? Mais, tu n’y perdras pas pour attendre et, cette nuit, j’en finirai avec toi.

— C’est ce que nous verrons bien ! Et il se mit à chanter.

Cette nuit-là, il gela si fort, si fort, que le lendemain matin, on trouva le mari et la femme morts de froid, dans leur lit.

Le Roitelet s’était retiré au trou d’un mur, près du four d’un boulanger, et là, le froid ne l’at-