Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/247

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— Monte sur mon dos.

Il monta sur le dos de l’Aigle, et ils partirent, par-dessus les bois, les plaines, les monts et la mer.

— Bonjour, ma mère, dit l’Aigle en arrivant.

— C’est toi, mon cher fils ? Tu as fait une longue absence, cette fois, et j’étais inquiète de ne pas te voir revenir.

— J’ai été bien malade, ma pauvre mère ; — et lui montrant le prince : — Voici le fils du roi de la Basse-Bretagne, qui vient vous faire visite.

— Un fils de roi ! s’écria la vieille, c’est un morceau délicat, et nous en ferons un bon repas.

— Non, ma mère, vous ne lui ferez pas de mal ; il m’a bien traité, pendant neuf mois que j’ai été malade chez lui, et je l’ai prié de venir passer quelque temps avec nous, dans notre château ; il faut lui faire bon accueil.

L’Aigle avait une sœur, qui était très belle, et le prince en devint amoureux, dès qu’il la vit. Cela ne plaisait pas à l’Aigle ni à sa mère non plus.

Un mois, deux mois, trois mois,... six mois s’écoulèrent, et le prince ne parlait pas de retourner chez lui. La vieille en était très mécontente, si bien qu’elle dit à son fils que si son ami ne songeait pas à s’en aller, sans retard, elle l’ac-