Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/29

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— Sire... je n’ose vous le dire.

— Allons ! parlez, vite ; je vous l’ordonne.

— Sire, il a eu l’insolence de me répondre que, si vous voulez lui parler, il faut aller le trouver, dans son palais.

Le roi, comprenant qu’il avait affaire à plus puissant que lui, répondit tranquillement, et au grand étonnement de toute sa cour :

— C’est bien ; je vais y aller, à l’instant.

Et en effet, il s’y rendit, sur-le-champ, et presque seul.

Crampouès le reçut aussi poliment qu’il le put, et le roi, après avoir visité tout son palais, le pria de venir dîner avec lui, le lendemain. Crampouès accepta, avec empressement.

Il y eut un festin magnifique. Les douze pairs de France s’y trouvaient, avec des princes, des princesses, des ducs, des barons, des généraux, enfin, les premiers personnages du royaume. Crampouès fut placé à table à côté de la fille unique du monarque, une jeune princesse d’une beauté merveilleuse. Il était venu sous ses traits ordinaires, quoique richement vêtu en prince ; aussi, produisit-il d’abord assez peu d’effet. Mais, pendant le repas, il tira son bonnet magique de sa poche, et se le mit sur la tête, avec la houppe devant. Aussitôt, tout le monde resta ébahi à sa vue.