Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/291

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— C’est bien ; retournez à la maison, et dites à votre sœur puînée de venir aussi me parler.

Quand celle-ci arriva au palais, le prince lui demanda, comme à sa sœur aînée :

— Vous rappelez-vous ce que vous disiez, hier soir, auprès du feu, chez votre père ?

— Oui sûrement, sire, répondit-elle.

— Et vous prendriez volontiers mon valet de chambre pour mari ?

— Oui, sire.

— C’est bien ; retournez à la maison et dites à votre plus jeune sœur de venir aussi me parler.

Celle-ci vient à son tour, et le prince lui demande comme aux deux autres :

— Vous rappelez-vous ce que vous disiez, hier soir, auprès du leu, dans la maison de votre père ?

— Je me le rappelle, sire, répondit-elle.

— Et vous m’épouseriez volontiers ?

— Oui, sire, de bon cœur.

— Et vous auriez trois enfants, comme vous le disiez, deux garçons, avec chacun une étoile d’or au front, et une fille, avec une étoile d’argent ?

— Oui, aussi vrai que je l’ai dit, sire.

— Eh bien ! vous serez alors ma femme. Retournez, à présent, à la maison, et dites à votre père de venir me parler.

La jeune fille s’en retourne à la maison, tout