Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/295

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On chercha un parrain et une marraine, et l’enfant fut baptisé.

Cependant, la reine devint mère pour la troisième fois, et, cette fois, elle donna le jour à une fille, avec une étoile d’argent au milieu du front. La sage-femme perfide lui substitua encore un petit chien, et la pauvre créature fut exposée comme ses frères.

Cette fois, le roi se mit à jurer et à tempêter, comme un diable, quand on lui montra encore un petit chien.

— On m’appellera, dit-il, le père des chiens ! et ce ne sera pas sans raison. Mais, tout ceci n’est pas de la part de Dieu ; il y a quelque mystère là-dessous !

Et il fait enfermer la reine dans une tour, avec du pain et de l’eau, pour toute nourriture, et un petit livre pour lire.

Le jardinier trouve encore l’enfant, entraînée par l’eau, et la recueille et l’apporte à la maison, comme les deux autres.

— Assez d’enfants comme cela ! dit sa femme, en le voyant arriver avec le panier. Comment fais-tu donc pour trouver tant d’enfants ? Prends garde que tu n’en sois toi-même le père ?

— C’est bien, ma femme, calmez-vous ; je vais porter l’enfant où je l’ai trouvée, sur l’eau ; et pourtant c’est grand’pitié ; ô la jolie petite fille !