Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/298

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enfant, l’Eau qui danse, la Pomme qui chante ci l’Oiseau de Vérité, vous n’auriez pas votre pareille sur la terre ! » Et depuis, je ne fais que rêver de l’Eau qui danse, de la Pomme qui chante et de l’Oiseau de Vérité. Mais comment se procurer ces merveilles-là ?

— Moi, petite sœur, je te les trouverai, si elles existent quelque part sur la terre, lui dit son frère aîné.

— Comment cela, frère chéri ?

— Laisse-moi faire, et sois sans inquiétude. Tiens, voilà un poignard que je te donne ; tire-le de son fourreau, plusieurs fois par jour, pendant un an et un jour ; aussi longtemps que tu pourras le tirer, il ne me sera arrivé aucun mal ; mais quand tu ne pourras plus le tirer, hélas ! alors j’aurai cessé de vivre[1] !

Il fait alors ses adieux à son frère et à sa sœur, et part.

Sa sœur tirait souvent du fourreau la lame du poignard, et elle en sortait facilement. Mais, hélas ! un jour, elle ne put pas la tirer, bien

  1. Dans un autre conte, Les deux Fils du Pêcheur, c’est le tronc d’un laurier, dans le jardin, que la sœur doit frapper tous les jours avec son poignard, et quand elle en verra couler du sang, c’est que son frère serait mort. Ailleurs, ce sont trois roses qui se flétrissent successivement sur leurs tiges et s’effeuillent par terre.