Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Personne ne sortira encore, leur dit le roi ; continuez de dire la vérité, petit Oiseau.

— Vous avez eu deux fils et une fille, sire, reprit l’Oiseau, nés tous les trois de votre femme, et les voici ! Enlevez-leur leurs bandeaux, et vous verrez que chacun d’eux a une étoile au front.

On enleva les bandeaux, et l’on vit que chacun des deux jeunes gens avait une étoile d’or au front, et la jeune fille avait une étoile d’argent !

— Les auteurs de tout le mal, reprit l’Oiseau, sont vos deux belles-sœurs et la sage-femme, cette sorcière du diable ! Celles-là vous faisaient croire que votre femme ne donnait le jour qu’à des petits chiens, et vos pauvres enfants étaient exposés, aussitôt nés, sur la Seine. Quand la sage-femme, ce tison de l’enfer, apprit que les enfants avaient été recueillis, et qu’on les élevait dans votre palais, elle chercha encore le moyen de les perdre. Elle pénétra un jour dans le palais, déguisée en mendiante, prête de mourir de froid et de faim, et elle inspira à la jeune princesse l’envie de posséder l’Eau qui danse, la Pomme qui chante et l’Oiseau de Vérité. Ses deux frères allèrent, l’un après l’autre, les lui chercher, et la sorcière pensait bien qu’ils n’en reviendraient jamais. Et ils ne seraient pas re-