Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/335

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— Sois tranquille, mon frère, répondit le tireur en ajustant une flèche à son arc.

Quand le serpent fut au-dessus du bâtiment, il visa ; la flèche partit et toucha droit au but, car le corps du monstre, privé de vie, tomba aussitôt sur le bâtiment, qui fut rompu et partagé en deux par cette masse énorme. La Princesse tomba dans l’eau et coula au fond.

— A ton tour de travailler, soudeur ! cria le devineur, qui plongeait en même temps sur la princesse.

Le soudeur fit son devoir, vite et bien, et le devineur retrouva aussi la Princesse, au fond de l’eau, avec beaucoup de peine, car la mer était très profonde, en cet endroit, et il la ramena sur le bâtiment. Mais, hélas ! ce n’était plus qu’un cadavre, elle avait cessé de vivre !

— Vite, à ton violon ! et travaille bien ! cria le devineur au joueur de violon.

Et celui-ci se mit à jouer de son instrument, en y mettant tout son savoir-faire, et ses cinq frères se mirent aussitôt à danser, et la Princesse aussi se mit bientôt en mouvement, et tourna et sauta et gambada avec eux.

Voilà donc l’entreprise heureusement terminée, et les six frères retournèrent alors chez leur père, triomphants et fiers d’une conquête aussi précieuse que la Princesse aux Cheveux d’Or.