Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/348

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Le cercle s’élargit, et Petit-Jean et son compagnon y prirent place, sans façons. Ils tirèrent leurs pipes de leurs poches, et se mirent à fumer, tranquillement, comme les autres, tout en causant. Quand le mouton fut suffisamment cuit, on le débrocha, et chacun coupait le morceau qui lui plaisait. Petit-Jean et le seigneur de Kerbrinic furent invités à faire comme les autres, et il ne fallut pas le leur dire deux fois. Tout le mouton disparut, en un instant, et Petit-Jean dit alors :

— Puisque vous nous avez si gracieusement invités à partager votre repas, nous voulons aussi vous faire part de ce que nous avons. C’est peu de chose, mais, nous le donnons de bon cœur.

Et il présenta les huit gâteaux aux voleurs, qui se les partagèrent et les mangèrent sur-le-champ. Mais, pris aussitôt de violentes douleurs d’entrailles, ils se levaient, tournaient sur eux-mêmes et allaient rouler dans le feu, où ils expiraient[1]. Petit-Jean et son compagnon trouvèrent là un grand coffre, rempli d’or et de bijoux. Ils s’en remplirent les poches et partirent, au point du jour.

  1. Dans une autre version, les gâteaux sont donnés à des lions, que nos deux voyageurs rencontrent, dans le bois, et qui en meurent, comme ici les voleurs.