Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/353

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L’idée lui vint alors que le compagnon de celui qui la mettait dans un si grand embarras pouvait connaître le secret de son maître, et qu’il serait possible de le lui arracher, avec de l’argent. Elle envoya donc une de ses femmes trouver Petit-Jean, avec cent écus. Petit-Jean était à l’écurie, à soigner les chevaux. La femme de chambre l’y alla trouver et lui parla de la sorte :

— Ma maîtresse m’envoie vous demander si vous connaissez le mot de l’énigme que lui a proposée votre maître.

— Oui, vraiment, je le connais, répondit Petit-Jean, mais, je ne le dirai à personne.

— Cependant, si l’on vous payait bien ? J’ai ici cent écus...

— De l’argent ! ce n’est pas là ce qui me manque ; j’en ai à discrétion, de l’argent !

Et il lui fit voir une poignée d’or, de celui des voleurs, dont il leur restait encore.

— Que demandez-vous donc ?

— Eh bien ! vous êtes si jolie et si agréable, que je veux faire quelque chose pour vous ; venez me trouver, dans ma chambre, ce soir, entre dix et onze heures, et je vous ferai connaître le secret de mon maître, tout en vous laissant les cent écus de votre maîtresse.

La jeune fille fit d’abord des façons et finit par promettre de venir, si sa maîtresse y consentait.