Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/36

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pas riche, vous le savez bien, et il m’a fallu travailler pour vous élever et vous donner de l’instruction. Je ne m’en irai pourtant pas de ce monde sans vous faire à chacun un présent.

« A toi, mon fils clerc, qui es le plus jeune, et qui auras souvent besoin d’argent, je donne ma vieille bourse. Elle n’est pas belle, mais, elle est bonne, et, chaque fois que tu y mettras la main, tu en retireras cent écus.

« A toi, mon fils le cultivateur, qui auras besoin de beaucoup d’hommes, pour défricher tes terres incultes et labourer tes champs, je donne cette serviette, — et il lui présenta une serviette, — qui te sera utile, pour les nourrir. En effet, il te suffira de l’étendre sur une table, ou même par terre, et de dire : Par la vertu de ma serviette, je désire un repas pour tant d’hommes, composé de tels et tels plats ! et aussitôt tu verras ton souhait accompli.

« Et toi, mon fils le prêtre, que les devoirs de ton ministère obligent à voyager souvent de nuit, pour voir les malades et administrer les agonisants, et qui, par conséquent, cours souvent des dangers, je te donne ce manteau (et il lui présenta un manteau), qui possède cette vertu que, quand tu le mettras sur tes épaules, tu deviendras invisible ; de plus, il te transportera à volonté par les airs, partout où tu voudras aller. »