Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/364

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Ils soulevèrent une grande pierre et déposèrent leur butin dans une caverne, dont elle cachait l’entrée. Puis ils s’assirent sous l’arbre, pour manger et boire, tout en causant de leurs exploits. Efflam prêta bien l’oreille et entendit ce qui suit :

— Moi, dit un des brigands, j’ai un manteau merveilleux qui me transporte, à travers les airs, partout où je veux.

— Moi, dit un autre, je possède un chapeau qui me rend invisible, et, quand je l’ai sur la tête, je puis aller partout, sans être vu de personne.

— Et moi, dit le troisième, j’ai des guêtres avec lesquelles je puis marcher aussi vite que le vent, quand je les ai sur mes jambes.

— Si je pouvais avoir le manteau, le chapeau et les guêtres, ou seulement un de ces trois objets — se disait Efflam, — cela ferait joliment mon affaire ! Mais, comment m’y prendre pour cela ?

Et il chercha dans sa tête et trouva ceci : tomber au milieu des brigands, en se laissant dévaler le long des branches feuillues, et en criant : — « Au voleur ! » de manière à faire croire que le diable ou les gendarmes étaient à leurs trousses. — C’est ce qu’il fit, et les trois brigands, saisis de frayeur, s’enfuirent, au plus vite, abandonnant sur la place le manteau, le chapeau et les guêtres.

Efflam se saisit des trois talismans, et, ayant