Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/37

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Les trois fils reçurent en pleurant les présents de leur père, et le vieillard mourut. Ils lui rendirent les derniers devoirs, honorablement, puis ils se séparèrent, et chacun d’eux alla de son côté.

Suivons d’abord le plus jeune, le clerc, lequel avait la bourse merveilleuse qui donnait cent écus, chaque fois qu’on y mettait la main.

Il se rendit à Paris. Il descendit dans un des meilleurs hôtels de la ville, et, comme il avait de l’argent à discrétion, il faisait de grandes dépenses. Il acheta de beaux habits, des bijoux, des chevaux, et, au train qu’il menait, on le prenait pour un prince. Il finit même par croire qu’il l’était réellement, et l’idée lui vint d’aller faire visite au roi, dans son palais.

Il mit donc ses plus beaux habits, se para de ses bijoux et de ses diamants et alla frapper à la porte du palais royal.

— Qu’y a-t-il pour votre service, mon prince ? lui demanda le portier.

— Je désire parler au roi, répondit-il.

— Veuillez me dire votre nom, et je vais lui demander s’il veut vous recevoir.

— Pas tant de cérémonies, portier ; prenez ceci et laissez-moi passer.

Et il donna cent écus au portier. Celui-ci s’inclina, jusqu’à terre, en demandant excuse, et le