Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/402

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Le rebouteur, un homme renommé dans tout le pays, pour sa science, a ordonné de frotter ses plaies avec de la suie de cheminée, et c’est ce que l’on fait en ce moment, comme vous le voyez. N’entendez-vous pas les plaintes de la pauvre bête ?

Et, en effet, ces gens, se tenant partie sur la pierre du foyer, dans l’intérieur de la maison, en partie sur le sommet de là cheminée, faisaient monter et descendre alternativement le cheval, au moyen de cordes, pour mettre ses plaies en contact avec la suie.

— Mais, ma brave femme, répondit Jean émerveillé de tant de simplicité et de sottise, ne pensez-vous pas qu’il eût été plus commode et moins dangereux pour la bête de prendre un peu de suie dans la cheminée, au moyen d’une échelle et d’en frotter ses plaies, dans l’écurie.

— N’écoutez pas cet imbécile, mère, dit la jeune fille, d’un ton arrogant, c’est moi qui a conseillé de faire ainsi, et je soutiens qu’il n’y avait rien de mieux à faire.

Jean se tut et s’en alla, en disant : — Jeanne est certainement une fille d’esprit, auprès de celle-ci !

Un peu plus loin, comme il passait devant un maison de bonne apparence, il aperçut une jeune fille assise sur un escabeau, au seuil de la porte