Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/404

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culotte de cet enfant, il faut bien que je retranche à ses fesses ce qu’elles ont de trop, pour qu’il y puisse entrer ? Et comment feriez-vous autrement, vous, à ma place ? Et puis, comme je vous l’ai déjà dit, de quoi vous mêlez-vous ? Allez-vous-en, au plus vite, je vous prie, ou si je prends la cognée de mon mari, que voilà…

Jean se précipita hors de la maison, en criant :

— Mon Dieu ! mon Dieu ! où donc suis-je ici ? Ce n’est certainement pas parmi des chrétiens.

Et il poursuivit sa route, tout attristé de ce qu’il voyait.

— Je n’irai pas plus loin, dit-il, au bout de quelques pas ; je retourne à la maison de Jeanne, et je vais décidément la demander en mariage. Elle n’est pas des plus fines, c’est vrai, ni riche, mais, depuis que je l’ai quittée, je n’ai pas trouvé qui valût mieux qu’elle, bien au contraire. Jeanne m’aime, et un vieux proverbe dit :


Mieux vaut de l’amour une poignée,
Que de l’or et de l’argent plein un four[1].


Quand il arriva chez Jeanne, il fut bien reçu et par la vieille et par la jeune. Les noces eurent lieu, tôt après, et les voilà ensemble en ménage.


  1. Guell eo carantez leiz ann dorn,
    Vit aour hag arc’hant leiz ar forn.