Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/456

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— Oui, sire, répondit-il, je l’ai éprouvé, maintes fois.

— Eh bien ! voulez-vous accepter ce marché ? Si, avec votre argent, vous parvenez à coucher avec ma fille, je vous la donne en mariage, et si vous n’y réussissez pas, vous serez pendu.

— J’accepte, sire, répondit-il, sans hésiter.

— Alors, c’est entendu, et vous pouvez, dès à présent, aviser aux moyens d’arriver à votre but.

Et le roi s’en alla là-dessus.

Notre homme, qui se nommait Marzin, construisit une chèvre en argent, de forte dimension, qui marchait, bêlait et dansait au moyen d’un ressort intérieur qu’il faisait mouvoir.

Il s’enferma dans le ventre de sa chèvre, et alla se placer, conduit par un ami, qui était dans la confidence de son secret, sur le passage de la princesse, dans un jardin, où elle venait tous les jours se promener avec son père. Quand ils vinrent à passer, la chèvre se mit à cabrioler, à danser et à bêler. La princesse la vit, l’admira et voulut l’avoir, à toute force.

Le roi la lui acheta, et elle la fit porter dans sa chambre à coucher.

Le soir, une fois la princesse couchée, Marzin sortit de sa cachette, et parla à la jeune fille avec tant d’amabilité, qu’il la séduisit et obtint ses faveurs.