Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/462

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les regardai longtemps. Quand je voulus redescendre sur la terre, je ne retrouvai plus mon coudrier, car l’âne s’en était allé ailleurs. Comment faire ? Je me mis à nouer ensemble des pelures d’avoine, et je fis ainsi une corde pour descendre.

— Très fort ! dit le roi, mais après ?

— Hélas ! ma corde n’était pas assez longue, de sorte que, arrivé au bout, il me fallut me laisser choir, et je tombai, la tête la première, sur un rocher à fleur de terre, et m’enfonçai jusqu’aux épaules.

— Très fort, dit le roi, et après ?

— Je me démenai si bien, que mon corps se détacha de ma tête, laquelle resta engagée dans le rocher, et je courus chercher un levier de fer, pour l’en dégager.

— Très fort ! très fort ! dit le roi, mais après ?

— Quand je revins avec mon levier de fer, un énorme loup était occupé à manger ma tête. Je lui déchargeai sur le dos un coup si violent, de mon bâton de fer, que je l’aplatis, et une lettre lui jaillit du derrière.

— Très fort ! très fort ! dit le roi, mais qu’y avait-il d’écrit sur cette lettre ?

— Sur cette lettre, sire, il était écrit que votre grand-père avait été, autrefois, garçon meunier chez mon grand-père.