Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/54

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son traitement, il prit deux pommes dans sa poche et les présenta à ses malades, en leur disant :

— Mangez ceci.

Mais, ils détournèrent la tête, et firent une horrible grimace, en voyant ces fruits maudits, cause de leur malheur.

— Mangez, vous dis-je, reprit le médecin, et ne craignez rien.

Ils prirent les pommes et y mirent les dents, en tremblant. Mais, à peine y eurent-ils mordu, qu’ils sentirent leurs cornes diminuer, et quand ils eurent fini de les manger, il n’en restait plus trace sur leurs fronts.

Les voilà bien contents, et de remercier le médecin, avec effusion.

— Allez, à présent, traiter notre fille, lui dirent-ils.

— Assez, pour aujourd’hui, répondit-il, car la princesse et sa femme de chambre seront plus difficiles à traiter, et je suis fatigué. Je reviendrai demain, et je m’occuperai d’elles.

— Guérissez ma fille, avant sa femme de chambre, dit le roi.

— Je ne puis ; la princesse doit passer la dernière, car c’est avec elle que j’aurai le plus de mal et qu’il me faudra passer le plus de temps.

Il retourna là-dessus à son hôtel.