Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/69

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fais-lui boire ce mélange. Il l’avalera, sans regarder, et aussitôt il rejettera le cœur de l’oiseau. Prends-le alors et l’avale.

La princesse revient à la maison. Vers minuit, son mari rentra aussi, ivre comme un ménétrier. A peine est-il au lit, qu’il demande à boire. Sa femme lui présente alors le mélange, qu’elle avait préparé avant de se coucher. Il l’avale d’un trait. Mais, il commence aussitôt à tousser, puis il vomit et rejette le cœur du petit oiseau à l’œuf d’or. La princesse s’en saisit et l’avale. Le lendemain matin, il y avait cent écus en or sous son oreiller, et rien sous celui de François. Celui-ci en fut étonné.

— Qu’est-ce à dire ? pensa-t-il. Si je n’ai plus d’or, par exemple !...

Le lendemain, la princesse trouva encore ses cent écus, et lui, rien encore ! Il en était tout attristé. Ses compagnons de débauche vinrent le chercher au palais, mais, il refusa de les suivre. Personne ne savait ce qui était arrivé, excepté sa femme. Comme il n’avait plus d’or, il devint méchant, au point que personne ne pouvait le supporter, dans le palais. Le roi en était bien embarrassé, et la princesse aussi. Celle-ci retourna auprès de la vieille sorcière, et lui dit :

— J’ai fait comme vous m’aviez recommandé, et le cœur du petit oiseau à l’œuf d’or est, à pré-