Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/93

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Puis, s’adressant à ses deux domestiques :

— Surveillez-moi ce drôle-là pendant que j’irai chercher les archers.

Et il partit, pour aller chercher la police. Mais, Iann ne jugea pas à propos d’attendre son retour, et, tirant son sabre, il se jeta sur les deux valets qui avaient reçu pour mission de le garder, et les coucha à terre, baignant dans leur sang. Puis, il s’enfuit, au plus vite.

Jugez du désappointement et de la colère de l’hôtelier, quand il revint, accompagné de deux archers !

Mais, suivons Iann Pendir, qui courait toujours. Il était entré dans un grand bois, pour mieux dérouter la poursuite à laquelle il s’attendait. La nuit le surprit dans ce bois, où il s’égara, sans pouvoir en sortir. La faim vint aussi. Le voilà bien embarrassé. Il monta sur un arbre et aperçut une petite lumière, au loin. Cela lui donna quelque espoir de trouver à souper et un gîte pour la nuit. Il descendit de l’arbre et se dirigea vers la lumière. Au bout de quelque temps, il arriva à une hutte construite de branchage et de fougères, au pied d’un grand chêne. La lumière filtrait à travers les fentes de la porte. Il frappa à cette porte ; elle s’ouvrit et il se trouva devant une petite vieille, au chef branlant et aux dents longues, aiguës et noires, comme celles d’une crémaillère.